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Poète

Daniil Harms

Invité
Mise à jour le : 29/06/2016

Biographie

Né à Saint-Pétersbourg, de son vrai nom Ivanovitch Iouvatchov, appartient à l’avant-garde russe, en rupture avec le symbolisme de la fin du XIXème siècle et en opposition avec le réalisme socialiste des années 30.



Il écrit des poèmes, des pièces de théâtre, de courts récits, des textes pour enfants, des textes

philosophiques. Poète de la «zaoum» (poésie transrationnelle), lorsqu’il est admis à l’ « Union des poètes » en 1925, il invente avec ses amis artistes et philosophes en 1927 un autre courant d’écriture, l’OBERIOU (Association pour un art réel) interdit en 1929. De son vivant, un seul de ses poèmes est publié, hormis les textes pour les enfants qu’il écrivait pour vivre. La répression s’endurcit dans les années trente. Daniil Harms est arrêté et emprisonné. Il s’exile à Koursk l’été 1932, puis revient à Leningrad où il connaît la misère. Il écrit moins de poèmes et plus de récits en prose. En août 1941, tandis que les Allemands progressent vers Leningrad, Daniil Harms est arrêté et interné dans un hôpital psychiatrique où il meurt le 2 février 1942.



L’oeuvre de Daniil Harms échappe de peu à la destruction. Contenue dans une valise, elle est récupérée pendant le blocus de Leningrad par un ami de Harms, le philosophe Iakov  Drouskine, dans l’immeuble bombardé où vivait l’écrivain.



Daniil Harms, l’un des écrivains russes les plus importants de sa génération, connaît un extraordinaire regain de popularité depuis une dizaine d’années. Comme si son public réel vivait bien maintenant."J’ai découvert l’écriture de Harms il y a quelques années et suis resté bouche bée devant son dramatisme surréaliste avant la lettre, russe en plus, hyper-concentré, minimal.

J’ai trouvé qu’il y avait de la matière musicale dans ce désespoir. Il y a l’ombre de Buster Keaton, de Tchekhov, de Gogol aussi. Et une irrévérence magique. Un petit homme contre tout un système. Voilà l’idée musicale : des individus, des solistes, fragiles, contre les machines orchestre et choeur (la machine-opéra) staliniens. L’écrasement soviétique de l’individu devenu

palpable grâce au mécanisme acoustique de la vague qui ensevelit tout."

Oscar Strasnoy

Slutchaï"