Anne Delbée pénètre à l’âge de douze ans pour la première fois dans un théâtre, pour assister à la représentation de Tête d’Or de Paul Claudel, ce soir là celle qui rêvait d’être écuyère choisit son destin : la passion du théâtre ne la quittera plus.
Sa première troupe est formée par ses compagnes du lycée où elle monte La Reine Morte d’Henry Montherlant. Elle enchaîne aussitôt les mises en scène et fait renaître en 1973 le Théâtre Musical en Avignon.
À vingt huit ans, elle est appelée au Théâtre de la Ville où sa mise en scène de L’Echange de Paul Claudel connaît un triomphe pendant deux ans.
Une soixantaine de mises en scène suivent, dont on retient Phèdre de Racine à La Comédie Française), Don Giovanni de Mozart, la trilogie de Racine (Andromaque, Bérénice, Phèdre), Les Brigands de Schiller, L’Aiglon de Edmond Rostand, Hernani de Victor Hugo, Tête d’Or de Paul Claudel.
Si Racine devient, dès 1982, l’axe de son travail, elle reste fidèle à l’œuvre de Claudel tout en révélant l’existence, la même année de sa sœur Camille, par l'écriture d’Une femme, Camille Claudel, grand prix des lectrices de Elle, traduit dans plus de vingt pays.
Première femme à avoir été nommée à la tête d’un Centre dramatique national (le CDN de Nan-cy créé à cet effet), elle instaure un vrai travail à la fois sur le patrimoine sans ignorer les pièces contemporaines et ne cesse de promouvoir de nouveaux talents.
Parallèlement au théâtre et à l’écriture, Anne Delbée se consacre de plus en plus à la transmis-sion de la tragédie, que ce soit dans des écoles de théâtre ou bien même lors de rencontres dans l’enseignement public et privé en France et à l’étranger.
Anne Delbée ne cache pas son attachement aux grandes luttes de l’humanité : Congrès Interna-tional de la Paix des Femmes en 1985, Amnesty International, défense de Nelson Mandela.
En 2018 elle monte Andromaque et le Misanthrope aux Grandes Ecuries à Versailles, Festival d’Anjou et de Figeac.
Au Capitole de Toulouse en septembre 2019, Anne Delbée met en scène Norma de Bellini, puis créée en 2023 Le Viol de Lucrèce de Benjamin Britten.
Dernièrement sa nouvelle production de Bérénice a été jouée à l’Opéra de Metz.
« Un jour viendra où l’on croira que le monde est mort. Alors le Théâtre réinventera l’humanité. » Anne Delbée