Depuis 2019, 60 000 abeilles domestiques butinent à l’année le nectar et le pollen de Bordeaux depuis les toits du Grand-Théâtre. Installées et entretenues par notre mécène A Place to Bee, qui apporte gracieusement ses compétences à l’Opéra, ces ruches contribuent à maintenir tout un écosystème via la pollinisation et à préserver une espèce animale en danger.
Tout au long de l’année ce sont entre 20 000 et 60 000 abeilles qui décollent des toits du Grand-Théâtre pour s’en aller butiner les fleurs de la métropole. Du Jardin Public au jardin botanique en passant par les quais de la Garonne, leur terrain de jeu est grand puisque la zone de butinage s’étend entre 3 et 4 kms aux alentours de leur lieu de résidence. Tilleuls, lierres, ronces, jasmins, pissenlits, trèfles, sureaux… leur nourriture est abondante et surtout sans pesticide ! C’est cette diversité qui permet aux abeilles de produire un miel de qualité aux saveurs délicates.
Chaque année une nouvelle cuvée sort des 3 ruches installées sur les toits de l’Opéra National de Bordeaux. La récolte, réalisée par les équipes de A Place to Bee, a lieu à l’automne. Les hausses sont prélevées en septembre pour une extraction en octobre. Chaque ruche permet de produire environ 12 kg de miel ce qui représente au total un peu moins de 300 pots de miel estampillé Opéra National de Bordeaux chaque année. Le nectar récolté sur les toits de l’Opéra est ensuite offert aux artistes lyriques invités tout au long de la saison : une attention spéciale pour prendre soin de leurs voix si précieuses.
Mais ici l’objectif n’est pas uniquement la production de miel. Il s’agit aussi d’offrir un refuge pour les abeilles en ville, et de constituer un outil qui favorise la biodiversité en milieu urbain. Pour Vincent Dugarry, Apiculteur et Président de A Place to Bee, entreprise mécène de l’Opéra « l'apport de l'abeille sur l'écosystème réside principalement dans sa capacité de pollinisation ». Ces insectes pollinisateurs transportent le pollen d’une fleur à l’autre, un mécanisme indispensable à la reproduction d'une grande majorité des plantes à fleurs de la planète. Ainsi l’installation de ruches permet de lutter contre le frelon asiatique, une espèce invasive, « 3e facteur de perte de biodiversité dans le monde », explique l’apiculteur.
Ces ruches ont aussi un intérêt pédagogique pour l’humain. Une fois par an, Vincent Dugarry rencontre les équipes de l’Opéra et procède avec eux à l’extraction du miel de quelques hausses. « Un atelier qui permet de se reconnecter un peu avec le vivant, à la réalité ; lorsque vous ouvrez une ruche, c’est réel ». L’abeille, animal sauvage, permet quelque part de mener une réflexion sur la place que l’on souhaite donner à la nature en ville.