Les ateliers de l’ONB au service des compagnies régionales
Les Ateliers de l’Opéra National de Bordeaux réalisent la structure de la création 2020 d’Anthony Egéa, Uppercut.
L’Opéra National de Bordeaux recèle des trésors parmi lesquels, le savoir-faire des Ateliers de l’Opéra. Sous la direction de Yves Jouen, les collaborations au service de la création artistique, se multiplient dans le cadre d’aide à la production pour diverses compagnies.
Souvenez-vous de la structure imaginée et réalisée par les Ateliers de l’Opéra pour la performance Horizon (Raphaëlle Boitel, Cie l’Oubliée) : ce spectacle acrobatique avait été présenté au public depuis la terrasse des muses, l’été dernier dans le cadre de la saison Liberté ! Bordeaux 2019.
Cette fois-ci c’est Anthony Egéa qui fait appel aux Ateliers de l’Opéra National de Bordeaux pour la réalisation du décor de sa nouvelle création, Uppercut.
Uppercut, création 2020 – Anthony Egéa
« UPPERCUT » en quelques mots c’est un travail d’urbanisation du corps classique, un coup de poing chorégraphique pour l’espace public à 360°.
Trois interprètes féminines sur pointes posées sur une structure métallique de 3m par 4m. Un objet scénique propice à une totale autonomie pouvant s’implanter dans une multitude d’espaces scéniques, du plus traditionnel au plus insolite. Une forme courte, incisive, pouvant être renouvelée dans une journée avec la possibilité d’une représentation en soirée grâce à cet objet design, urbain, lumineux.
Une aide à la création qui a parfaitement fonctionné
Une première étape de création a vu le jour le 25 janvier 2020 dans le cadre du festival Trente Trente au Bouscat.
« Uppercut, coup de cœur au festival Trente Trente » Happen.fr
« Le moins que l'on puisse dire, c'est que les trois jeunes femmes, prenant superbement possession de l'espace noir moiré en forme de ring design qui leur sert de champ de revendications, transcendent les limites attendues de la danse classique pour offrir un moment de grâce combative dont leur corps, en tension permanente, sort libre et magnifié. » Yves Kafka, la revue du spectacle, février 2020.
Cette création repartira en résidence au mois de juin pour une forme plus aboutie.
TEASER UPPERCUT / COMPAGNIE RÊVOLUTION / ANTHONY EGÉA from Cie Rêvolution.
Captation vidéo, montage et réalisation : Marie-Clarisse Monin
UPPERCUT – Création 2020
Direction artistique et chorégraphie : Anthony Egéa
Scénographie / Lumières : Florent Blanchon
Costumes : Hervé Poeydomenge
Interprètes : Olivia Lindon, Jade Paz Bardet, Florine Pégat Toquet
Production : Compagnie Rêvolution
Sur une commande du Festival Trente Trente
Coproductions : Opéra National de Bordeaux, IDDAC – Institut Départemental de Développement Artistique et Culturel, OARA – Office Artistique de la Région Nouvelle-Aquitaine.
Aide à la création : Ville de Bordeaux (en cours), Département de la Gironde, Région Nouvelle Aquitaine, DRAC Aquitaine
Première de création : 25 janvier 2020 au Festival Trente Trente
NOTE D’INTENTION
C'est une expérience électro-académique, un frottement néo-classique urbain, une performance à 360° courte, incisive (25mn) pour une danse incarnée, engagée, coup de poing.
« Trois filles sur pointes dans un espace délimité, une sorte de ring, de cage, un dance floor... ou plutôt un espace de revendication, dʼexpérimentation dʼune danse qui casse les codes, le plancher et impose sa modernité.
Pas de ballerines ou tutu, mais des performeuses qui vont sʼimposer, sʼimbriquer, se défier, nous défier.
Des danseuses atypiques qui ont décidé dans leurs apprentissages dʼurbaniser leurs danses classiques, dʼêtre hybrides, différentes, mutantes. La pointe, cet outil qui sert à lʼélévation, lʼéquilibre va devenir ici une arme affutée, des lames tranchantes qui vont cisailler lʼespace et dessiner des formes géométriques, carnassières. Trois Lara Croft qui vont nous braquer avec leurs pointes, exécuter des Katas percussifs et nous imposer le face à face. »
Je vois dans ce projet, aux côtés des danseuses qui vont le porter, j'y vois la revendication d'une danse qui veut sortir de ses clichés et sʼinscrire dans une autre histoire chorégraphique. Un acte fort dʼune danse qui a décidé de sʼémanciper « de lʼinstitution », dʼun héritage culturel trop marqué. Cʼest une envie de démocratiser, de réinterroger les pointes, cet accessoire associé à la danse classique et aux grands ballets, mais cʼest surtout une forte excitation de les détourner de leur enveloppe princière pour les poser en extérieur, face au plus grand nombre.
— Anthony Egéa