Louise Jallu est une bandonéoniste et compositrice française née en 1994.
Nominée aux Victoires du Jazz catégorie Révélation (Prix Frank Ténot) en 2021, 2nd Prix du Concours International de Klingenthal à l'âge de 16 ans catégorie Bandonéon Solo, Lauréate de la Fondation Lagardère catégorie Musique Classique & Jazz en 2019, Résidente à la Villa Médicis - Académie de France à Rome en janvier 2022, Sélectionnée parmi les Meilleurs Musiciens de l’année 2021 par Jazz Magazine, elle est professeure de bandonéon et de musique de chambre tango au conservatoire de Gennevilliers.
Louise Jallu commence le bandonéon dès l’âge de cinq ans au conservatoire de Gennevilliers. Elle grandit dans une famille mélomane et va bénéficier des cours de bandonéon - l’une des rares classes de bandonéon en Europe - des prestigieux professeurs argentins César Stroscio et Juan José Mosalini. Elle étudie parallèlement l’harmonie, l’analyse et la composition notamment auprès du compositeur Bernard Cavanna avec qui elle collaborera par la suite. Elle fonde très tôt ses propres formations et c’est avec le Louise Jallu Quartet composé de Mathias Lévy au violon, Grégoire Letouvet au piano et Alexandre Perrot à la contrebasse, qu’elle enregistre un premier album sous son nom, Francesita (Klarthe Records, 2018), album très remarqué qui propose des arrangements originaux et personnels de la musique de Enrique Delfino, compositeur argentin de tangos, célèbre dans les années 20 et 30 et aujourd’hui méconnu. Seront conviés à cet album des artistes issus du jazz ou des musiques du monde : Claude Tchamitchian, Claude Barthélémy, César Stroscio, Tomás Gubitsch, Katerina Fotinaki et même le chanteur Sanseverino. Ce double album propose aussi d’autres titres en version solo et ses propres compositions.
Elle évoque - d’après le livre d’Albert Londres Sur le chemin de Buenos Aires - les femmes victimes de la traite des blanches dans les maisons closes de Buenos Aires dans les années 1920 dont les prénoms ou surnoms ont donné lieu à divers titres de « tango canción » (tangos chantés). Ce spectacle, créé au Café de la Danse en mars 2018, donnera lieu au vinyle Live au Café de la Danse (Klarthe Records, 2019).
Elle compose pour cet album plusieurs titres originaux dont un hommage à sa ville à Gennevilliers, et 7 huîtres une musique située entre le tango et le jazz qui donne un grand espace à l'improvisation.
« La jeune Française publie un premier album sous son seul nom qui devrait l’imposer parmi ses grands pairs » Jacques Denis, LA TERRASSE
Louise Jallu parcourt les scènes de France et d’Europe avec cet album et le présente en solo à Buenos Aires en 2019 et pour une série de représentations à Paris au Théâtre du Gymnase.
En 2019, elle est Lauréate de la Fondation Lagardère dans la catégorie Musique Classique & Jazz.
En 2020, elle enregistre à la Philharmonie de Paris son deuxième album Piazzolla 2021 (Klarthe Records, 2021) dont la sortie le 15 janvier fut unanimement saluée par la critique en France et en Argentine, qualifiant cet album d’audacieux, de profondément moderne, original et singulier autour d’une réécriture de la musique de Astor Piazzolla.
« La révolution engagée par Astor Piazzolla l’avait conduit au Tango Nuevo, celle opérée par Louise Jallu aboutit à du Piazzolla Nuevo » Pierre Gervasoni, LE MONDE, 23 janvier 2021.
Piazzolla 2021" : "le tango prospectif" de Louise Jallu » Portrait de Louise Jallu" dans LE MONDE, 16 mars 2021.
Se joignent à cet emblématique album, le pianiste Gustavo Beytelmann (qui accompagna Astor Piazzolla en Europe dans sa fameuse tournée en 1977) et le trompettiste Médéric Collignon pour le titre bien revisité Oblivion.
Cet album reçoit de nombreuses distinctions tout aussi bien dans les domains classique et jazz parmi lesquelles : Choc Jazz Magazine, Choc Classica, 5 Diapasons, FFF Télérama, Top Mezzo, Indispensable Jazz News, Élu Citizen Jazz.
Louise Jallu est alors l’invitée de plusieurs chaînes de télévision et de radio en
France, en Europe, et en Argentine : France 2, France 3, France Info, France Musique, France Culture, Radio Classique, France Inter, FIP, RFI, TSF Jazz, RTBF : La Première, RTS : Espace 2, et en Argentine : La 2x4, Radio Nacional Clasica, La Casa Invita AM750, qui souvent propose des portraits de 30 à 60 minutes.
Elle est nominée en avril 2021 aux Victoires du Jazz dans la Catégorie Révélation (Prix Frank Ténot) et sélectionnées en décembre 2021 parmis les meilleurs musiciens de l’année 2021 dans la catégorie accordéons et bandonéons, par Jazz Magazine.
Le 22 mai 2022, elle est en concert à la Philharmonie de Paris dans la grande Salle Pierre Boulez avec le programme Piazzolla 2021.
Elle créée par ailleurs plusieurs œuvres de musique contemporaine dont Sonatine Eléments (création Le Fresnoy, 2018), Sonatine 43 (2016) de Bernard Cavanna qui préfigurent une pièce plus ambitieuse pour bandonéon, cornemuse et orchestre, Sonatine Orchestra, en commande de l’Orchestre National de Bretagne. Elle crée deux pièces pour bandonéon et voix de Jacques Rebotier (2017) ainsi qu’une pièce pour bandonéon et quintette à cordes de Klaus-Peter Werani avec l’Ensemble Sillage à Munich (novembre 2021) qui sera reprise dans plusieurs pays de la Communauté européenne. Elle créera en juin prochain à Zurich une pièce pour bandonéon et trio à cordes de Ezko Kikoutchi dans le cadre de la programmation de l’Ensemble Collegium Novum (2022).
En janvier 2022, elle est Résidente à la Villa Médicis, l’Académie de France à Rome, pour l’écriture de son troisième album, une nouvelle création qui sera centrée sur ses propres compositions, dont pour certaines, parfois empruntes de citations ou d'allusions à des genres musicaux venus de cultures bien différenciées (musique classique, jazz, chanson, tango, musiques du monde).
« […]Ce n'est pas par hasard si la meilleure interprète actuelle de Piazzolla, la bandonéoniste Louise Jallu, dont le disque regorge de modes de jeu "contemporains", vient d'être nommées aux Victoires du Jazz. À l'entendre, on ne saurait parler de musique traditionnelle, de tango classique ou de quoi que se soit d'identifiable. Et pourtant la griffe de Piazzolla est bien perceptible. » Le Monde, 1er Janvier 2022 - Pierre GERVASONI