Tasso Adamopoulos
C'est avec une immense émotion que les membres de l'Opéra National de Bordeaux ont appris, au début de ce mois de janvier 2021, la disparition d'un des leurs.
Artiste exceptionnel, musicien humaniste, soliste célèbre, concertiste renommé, chambriste virtuose, pédagogue remarquable, Tasso Adamopoulos était l'un des plus grands altistes contemporains.
Né à Paris, Tasso Adamopoulos avait entrepris des études de violon auprès d'Henry Rotenberg au Conservatoire de Haifa puis avait étudié l'alto avec Oeden Partos à l'Académie de musique de Tel-Aviv. Remarqué par Isaac Stern et Leonard Bernstein, il allait devenir boursier de la Fondation Norman (American Israel Fondation).
De retour en Europe, il allait être engagé en tant qu'alto solo par l'Orchestre Philharmonique de Rotterdam. Remarqué pour son talent, il allait devenir ensuite soliste de l’Orchestre Gulbenkian, de l’Ensemble Orchestral de Paris, de l’Orchestre National de France, puis de l'Orchestre National Bordeaux Aquitaine où il entrait en 1990 et allait participer, pendant vingt ans, aux saisons symphoniques et lyriques.
Investi dans la musique de chambre, il fut membre du Trio Sartory (avec Roland Daugareil et Etienne Péclard), du Quatuor de Bordeaux (avec Cécile Rouvière, Stéphane Rougier et Etienne Péclard) et dirigea la Formation de chambre Bordeaux Aquitaine, le tout avec un égal succès.
Soliste ou chambriste, il s'illustra, au gré de sa carrière, aux côtés des plus grands musiciens de sa génération : Wolfgang Sawallisch, Isaac Stern, Jean-Pierre Rampal, Maria João Pires, Lorin Maazel, Emmanuel Krivine, Alain Lombard...
Sensible à la transmission, il allait devenir un pédagogue particulièrement apprécié au sein du CNSM de Lyon et du Conservatoire Supérieur de Paris, ainsi que lors de cours magistraux ou masterclasses donnés dans le monde entier. Il fut notamment l’invité de l’Académie de Kyoto et de l’Université d’Indiana, aux États-Unis.
Parmi ses multiples prestations en soliste avec l’ONBA, citons le Concerto pour alto de Béla Bartók, sous la direction de Mark Stringer, en mars 1998.
Un hommage musical lui avait été rendu le 8 janvier 2012 au Grand-Théâtre de Bordeaux lors d'un concert rassemblant autour de lui Nicolas Mouret, Elçim Ozdemir, Stéphane Rougier et Etienne Péclard.
Tasso Adamopoulos jouait un alto Landolfi datant de 1755.
Un concert symphonique de l’ONBA lui sera prochainement dédié.